PGCD de deux entiers
PGCD
Notation : Pour tout entier relatif \(a\), on notera \(D_a\) ou \(D(a)\) l’ensemble de ses diviseurs.
On le note \(PGCD(a;b)\) ou \(a \wedge b\). On convient par ailleurs que \(PGCD(0;0)=0\).
Les diviseurs de 18 sont \(-18\), \(-9\), \(-6\), \(-3\), \(-2\), \(-1\), \(1\), \(2\), \(3\), \(6\), \(9\) et \(18\).
Le plus grand diviseur commun de 12 et 18 est donc 6.
Calcul du PGCD
- Pour tout entier relatif \(k\), \(D(a) \cap D(b)=D(a-kb) \cap D(b)\).
- En particulier, soit \(r\) le reste de la division euclidienne de \(a\) par \(b\).
Alors \(D(a) \cap D(b) = D(b) \cap D(r)\) : les diviseurs communs à \(a\) et \(b\) sont les diviseurs communs à \(b\) et \(r\).
Soit \(a\) et \(b\) deux entiers relatifs, avec \(b\) non nul. Soit \(k\) un entier relatif
- Soit \(d\) un diviseur commun de \(a\) et \(b\). \(d\) divise alors toute combinaison linéaire de \(a\) et \(b\). En particulier, \(d\) divise \(a-bk\).
- Soit \(d\) un diviseur commun de \(a-kb\) et \(b\). \(d\) divise alors toute combinaison linéaire de \(a-kb\) et \(b\). En particulier, \(d\) divise \(a-kb+kb\), c’est-à-dire \(a\).
De cette propriété, il vient naturellement que…
En particulier, soit \(r\) le reste de la division euclidienne de \(a\) par \(b\). Alors \(a\wedge b = b \wedge r\)
D’après la propriété précédente, on a \((2n+3) \wedge (n-4) = (2n+3-2(n-4)) \wedge (n-4) = 11 \wedge n-4\).
Or, les diviseurs positifs de 11 sont 1 et 11. Ainsi,
- Si \(n-4\) est divisible par 11 (c’est-à-dire si \(n \equiv 4 \, [11]\)), alors \((2n+3) \wedge (n-4) = 11\).
- Sinon, \((2n+3) \wedge (n-4) = 1\).
Soit \(a\) et \(b\) deux entiers naturels tous deux non nuls. On considère l’algorithme suivant
- Tant que le reste \(r\) de la division euclidienne de \(a\) par \(b\) n’est pas nul :
- Affecter à \(a\) la valeur de \(b\)
- Affecter à \(b\) la valeur de \(r\)
Le PGCD de \(a\) et \(b\) est égal à la dernière valeur non nulle de \(r\).
- \(1824 = 4 \times 432 + 96\). Ainsi, \(1824 \wedge 432 = 432 \wedge 96\)
- \(432 = 4 \times 96 + 48\). Ainsi, \(432 \wedge 96 = 96 \wedge 48\)
- \(96 = 2 \times 48 + 0\). On atteint un reste nul.
Finalement, \(1824 \wedge 432 = 48\).
Propriétés du PGCD
Nombres premiers entre eux et théorème de Bézout
Nombres premiers entre eux
Alors \(d= a \wedge b\) si et seulement s’il existe deux entiers relatifs \(a’\) et \(b’\) premiers entre eux tels que \(a=da’\) et \(b=db’\).
- Supposons que \(d=a \wedge b\). Alors \(d|a\) et \(d|b\). Il existe donc des entiers relatifs \(a’\) et \(b’\) tels que \(a=da’\) et \(b=db’\). Par ailleurs, \(a \wedge b = (da’) \wedge (db’) = d \times a’ \wedge b’ = d\). Ainsi, \(a’ \wedge b’=1\). \(a\) et \(b\) sont donc premiers entre eux.
- Supposons qu’il existe deux entiers relatifs \(a’\) et \(b’\) premiers entre eux tels que \(a=da’\) et \(b=db’\). alors \(a \wedge b = (da’) \wedge (db’) = d \times a’ \wedge b’ = d \times 1 = d\). Ainsi, \(d = a \wedge b\).
Il existe alors deux entiers \(a’\) et \(b’\) premiers entre eux tels que \(a=20a’\) et \(b=20b’\). Ainsi, \(ab=20a’ \times 20b’ = 30800 = 400a’b’\) et il en vient que \(a’b’=77\). Les couples \((a’,b’)\) possibles sont donc \((1,77)\), \((7,11)\), \((11,7)\) et \((77,1)\). Les couples \((a,b)\) possibles sont donc \((20,1540)\), \((140, 220)\), \((220,140)\) et \((1540, 20)\).
Réciproquement, on vérifie facilement que ces couples répondent bien au problème posé.
Théorème de Bézout
Soit \(a\) et \(b\) deux entiers relatifs non nuls.
Il existe des entiers relatifs \(u\) et \(v\) tels que \(au+bv = a \wedge b\).
L’ensemble \(\mathcal{E}\) est un sous-ensemble non vide de \(\mathbb{N}\) : il suffit de prendre \(v=0\) et \(u=\pm 1\) selon le signe de \(a\). Ainsi, \(|a| \in \mathcal{E}\). L’ensemble \(\mathcal{E}\) admet donc un plus petit élément que l’on note \(d\). Nous allons montrer que \(d = a \wedge b$
- D’une part, puisque \(a \wedge b\) divise \(a\) et \(b\), alors \(a \wedge b\) divise \(au+bv\) pour tout entier relatif \(u\) et \(v\). En particulier, \(a\wedge b\) divise \(d\). Ces deux nombres étant strictement positifs, il en vient que \(a \wedge b \leqslant d\).
- Par ailleurs, écrivons la division euclidienne de \(a\) par \(d\). Il existe des entiers relatifs \(q\) et \(r\) vérifiant \(a=dq+r\), avec \(0 \leqslant r < d\). Or, \(d \in \mathcal{E}\), il existe donc des entiers \(u\) et \(v\) tels que \(d=au+bv\) et donc \(r = a-dq=a-(au+bv)q=a(1-uq)+b(-vq)\). On a écrit \(r\) sous la forme \(aU+bV\), avec \(U\) et \(V\) des entiers relatifs : on en déduit que \(r \in \mathcal{E}\) ou \(r=0\). Or, \(r < d\), qui est le plus petit élément de \(\mathcal{E}\). La seule possibilité est donc que \(r=0\). Ainsi, \(a=dq\) et donc \(d\) divise \(a\). De la même manière, on prouve que \(d\) divise \(b\).
- \(d\) est donc un diviseur commun à \(a\) et à \(b\) vérifiant \(d \geqslant a \wedge b\). Puisque \(a \wedge b\) est le plus grand diviseur commun à \(a\) et \(b\), il en vient que \(d=a \wedge b\), et en particulier, \(a\wedge b \in \mathcal{E}\).
- \(46 = 1 \times 26 + 20\) soit \(20 = 46 – 26\)
- \(26 = 1 \times 20 + 6\) soit \(6 = 26 – 20\)
- \(20 = 3 \times 6 + 2\) soit \(2 = 20-3 \times 6\)
- \(6 = 3 \times 2 + 0\)
L’idée générale est alors de « remonter » cet algorithme pour exprimer 2 en fonction des valeurs de départ
- Puisque \(2 = 20-3 \times 6\) et \(6 = 26 – 20\), alors \(2 = 20 – 3 \times (26-20) = 20 – 3 \times 26 + 3 \times 20 = 4 \times 20 -3\times 26\)
- Puisque \(20=46-26\), on en déduit que \(2 = 4 \times (46 – 26)-3 \times 26 = 4 \times 46 – 7 \times 26\)
Le procédé utilisé ici porte le nom d’Algorithme d’Euclide étendu.
L’équation d’inconnues \(x\) et \(y\) entières \(ax+by=c\) admet des solutions si et seulement si \(c|a\wedge b\).
Soit \(a\) et \(b\) deux entiers relatifs
\(a\) et \(b\) sont premiers entre eux si et seulement s’il existe deux entiers \(u\) et \(v\) tels que \(au+bv=1\).
- Supposons que \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux. D’après l’identité de Bézout, il existe deux entiers \(u\) et \(v\) tels que \(au+bv=a \wedge b=1\)
- Réciproquement, soit \(u\) et \(v\) tels que \(au+bv=1\). Soit \(d\) un diviseur commun de \(a\) et \(b\). Alors \(d\) divise \(au+bv\) et donc \(d\) divise 1. Il en vient que les seuls diviseurs commun de \(a\) et \(b\) sont \(-1\) et \(1\) et donc que \(a\wedge b =1\).
\(a\) est inversible modulo \(n\) | si et seulement s’il | existe un entier relatif \(b\) tel que \(ab \equiv 1\,[n]\). |
si et seulement s’il | existe un entier relatif \(b\) tel que \(ab-1\) est un multiple de \(n\) | |
si et seulement s’il | existe deux entiers relatifs \(b\) et \(k\) tels que \(ab-1=kn\) | |
si et seulement s’il | existe deux entiers relatifs \(b\) et \(k\) tels que \(ab-kn=1\) | |
si et seulement si | \(a\) et \(n\) sont premiers entre eux (théorème de Bézout) |
- \(17 = 7 \times 2 + 3 \qquad 7 = 3 \times 2 + 1 \qquad 3 = 3 \times 1 + 0\).
- Ainsi, \(1=7-3 \times 2 = 7-(17-7\times 2) \times 2 = 5 \times 7 – 2 \times 17\)
En particulier, \(5 \times 7 \equiv 1 \,[17]\) – on aurait aussi pu déterminer directement un tel entier en testant les nombres..
Théorème de Gauss
Soit \(a\), \(b\) et \(c\) trois entiers relatifs non nuls.
Si \(a|bc\) et \(a\wedge b =1\), alors \(a|c\)
En multipliant par \(c\), on a \(cau + bcv = c\), soit \(cau + kav=c\) et donc \(a(cu+kv)=c\). En particulier, \(a|c\).
L’hypothèse que \(a\) et \(b\) sont premiers entre eux est primordiale ! En effet, \(12\) divise \(6 \times 10\), mais 12 ne divise ni 6, ni 10…
Couplé au théorème de Bézout, le théorème de Gauss permet de trouver l’ensemble des solutions des équations du type \(ax+by=c\), d’inconnues entières. De telles équations sont appelés \textbf{équations diophantiennes du premier degré}.
- \(11 = 1 \times 8 + 3\)
- \(8 = 2 \times 3 + 2\)
- \(3 = 1 \times 2 + 1\)
- \(2 = 2 \times 1 + 0\)
Ainsi, \(1 = 3 – 1\times 2 = 3 – (8-2\times 3)=3 \times 3 – 8 = 3 \times (11-8)-8=3 \times 11 – 4 \times 8\). Le couple \((-4;3)\) est donc solution. Raisonnons alors par analyse-synthèse.
Analyse : Soit \(u\) et \(v\) des entiers solutions de l’équation \(8u+11v=1\). On a de plus \(8 \times (-4) + 11 \times 3 = 1\). En soustrayant ces deux équation, on obtient \(8(u+4)+11(v-3)=0\), c’est-à-dire \(8(u+4)=11(3-v)\).
Ainsi, \(8|11(3-v)\), mais 8 est premier avec 11. D’après le théorème de Gauss, on en déduit que \(8|3-v\). Il existe donc un entier \(k\) tel que \(3-v=8k\) et donc \(v=3-8k\).
Remplaçons \(v\) par \(3-8k\) dans la première équation. On a donc \(8u+11(3-8k)=1\) et donc \(8u+33-88k=1\) et finalement \(u=11k-4$
Synthèse : Réciproquement, pour tout entier relatif \(k\),
\[8 \times (11k-4)+11 \times (3-8k)=88k-32+33-88k=1\]
Ainsi, les solutions de l’équation \(8u+11v=1\) dans \(\mathbb{Z}^2\) sont les couples \((11k-4,3-8k)\), pour \(k\in\mathbb{Z}\).
Ce théorème possède également d’autres applications plutôt pratiques
Soit \(a\), \(b\) et \(c\) trois entiers relatifs non nuls
Si \(a \wedge b =1\), que \(a|c\) et \(b|c\), alors \(ab|c\).
Soit \(a\), \(b\), \(m\) et \(n\) des entiers relatifs non nuls. On suppose que \(m \wedge n =1\).
Si \(am \equiv bm\,[n]\), alors \(a\equiv b\,[n]\).