Répétition d’épreuves indépendantes
Soit \(n\) un entier naturel. On considère \(n\) épreuves aléatoires dont les univers sont respectivement \(\Omega_1\), \(\Omega_2\), … , \(\Omega_n\).
L’univers \(\Omega\) de la succession de ces \(n\) épreuves est le produit cartésien \(\Omega_1 \times \Omega_2 \times \dots \times \Omega_n\).
Les issues de cette succession d’expériences sont les \(n\)-uplets \((i_1\, ;\, i_2\,;\,\dots\,;\,i_n)\) de \(\Omega_1 \times \Omega_2 \times \dots \times \Omega_n\).
Soit \(n\) un entier naturel. On considère \(n\) épreuves aléatoires dont les univers sont respectivement \(\Omega_1\), \(\Omega_2\), … , \(\Omega_n\), de lois respectives \(\mathbb{P}_1\), \(\mathbb{P}_2\), … , \(\mathbb{P}_n\).
Les épreuves sont dites mutuellement indépendantes (ou tout simplement indépendantes) si, pour toute issue \((i_1,i_2,…,i_n)\) de \(\Omega_1 \times \Omega_2 \times \dots \times \Omega_n\).
\[ \mathbb{P}((i_1,i_2,…,i_n))=\mathbb{P}_1(i_1) \times \mathbb{P}_2(i_2) \times \dots \times \mathbb{P}_n(i_n)\]
La probabilité d’une issue est égale au produit des probabilités.
Exemple : M. Lapeyronnie a décidé de faire un petit contrôle surprise à ses élèves. Il place les noms des élèves de la classe dans une urne et une liste d’exercices dans une autre.
- Il y a 29 élèves dans la classe. Parmi eux, 12 suivent l’option Maths expertes.
- L’urne des exercices en contient 40 : 20 sur les fonctions, 15 sur les suites et 5 sur la géométrie.
M. Lapeyronnie tire alors simultanément, de manière indépendante, un nom d’élève et un exercice.
- La probabilité qu’il s’agisse d’un élève suivant l’option Maths expertes est de \(\dfrac{12}{29}\).
- La probabilité de tirer un exercice de géométrie est de \(\dfrac{5}{40}=\dfrac{1}{8}\).
- On modélise le tirage d’un exercice et d’un élève par une succession de deux épreuves indépendantes. Ainsi, la probabilité qu’un élève suivant l’option Maths Expertes soit envoyé au tableau faire un exercice de géométrie est donc de \(\dfrac{12}{29} \times \dfrac{1}{8} = \dfrac{3}{58}\)
Si l’on essaie de représenter une succession d’épreuves indépendantes sous la forme d’un arbre de probabilités, on place alors toujours le même sous-arbre à chaque noeud d’un étage fixé. De plus, cet arbre peut être construit « dans un sens comme dans l’autre ».
Exemple : Les arbres suivants traduisent la succession des deux épreuves précédentes.
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Cliquer ici pour s’entraîner : Planche de Galton
Epreuve de Bernoulli
Une épreuve de Bernoulli est une expérience aléatoire dont l’univers ne comporte que deux issues : le succès \(S\) et l’échec \(\overline{S}\). On note \(p\) la probabilité de succès, aussi appelé paramètre de l’épreuve de Bernoulli. La probabilité d’échec vaut donc \(1-p\).
Une variable aléatoire \(X\) sur cet univers suit une loi de Bernoulli de paramètre \(p\) si \(\mathbb{P}(X=1)=p\) et \(\mathbb{P}(X=0)=1-p\). On écrit \(X \sim \mathcal{B}(p)\).
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La variable aléatoire \(X\) prend les valeurs 0 et 1. De plus \(\mathbb{P}(X=0)=1-p\) et \(\mathbb{P}(X=1)=p\). Ainsi,
- \(E[X] = 0 \times \mathbb{P}(X=0)+1 \times \mathbb{P}(X=1)=0 \times (1-p)+1 \times p = p\).
- \(Var(X)=\mathbb{P}(X=0) \times (0- E[X])^2 + \mathbb{P}(X=1) \times (1- E[X])^2)\)Ainsi, \(Var(X)=(1-p) \times (-p)^2+p \times (1-p)^2= p(1-p)(p+1-p)=p(1-p)\)
Loi binomiale
Schéma de Bernoulli
Coefficients binomiaux
Les coefficients binomiaux ont déjà été abordés dans le chapitre Combinatoire et dénombrement. Nous en proposons ici une nouvelle interprétation.
Exemple : On considère un schéma de Bernoulli à 3 épreuves
Pour obtenir 2 succès en 3 expériences, il y a 3 chemins possibles : \(SS\overline{S}\), \(S\overline{S}S\) et \(\overline{S}SS\). Ainsi, \(\dbinom{3}{2} = 3\)
\[ \dbinom{n}{k} = \dfrac{n!}{k!(n-k)!}\]
Loi binomiale
Exemple : On lance une pièce équilibrée 5 fois de suite et on appelle \(X\) la variable aléatoire qui compte le nombre de FACE obtenus
- On a bien des épreuves de Bernoulli indépendantes et identiques.
- Ces épreuves sont au nombre de 5.
- Pour chaque épreuve, la probabilité de succès (c’est-à-dire ici la probabilité d’obtenir FACE) vaut \(\dfrac{1}{2}\)
Ainsi, \(X\) suit une loi binomiale de paramètres 5 et \(\dfrac{1}{2}\).
Exemple : On considère un schéma de Bernoulli de paramètres 4 et \(p\). Ce schéma peut se traduire par l’arbre suivant :
Les chemins menant à deux succès sont \(SS\overline{S}\overline{S}\), \(S\overline{S}S\overline{S}\), \(S\overline{S}\overline{S}S\), \(\overline{S}\overline{S}SS\), \(\overline{S}S\overline{S}S\) et \(\overline{S}SS\overline{S}\). De plus,
- \(\mathbb{P}(SS\overline{S}\overline{S})=p\times p \times (1-p) \times (1-p)=p^2(1-p)^2\)
- \(\mathbb{P}(S\overline{S}S\overline{S})=p\times (1-p) \times p \times (1-p)=p^2(1-p)^2\)
- \(\mathbb{P}(S\overline{S}\overline{S}S)=p\times (1-p) \times (1-p) \times p=p^2(1-p)^2\)
- \(\mathbb{P}(\overline{S}\overline{S}SS)=(1-p)\times (1-p) \times p \times p=p^2(1-p)^2\)
- \(\mathbb{P}(\overline{S}S\overline{S}S)=(1-p)\times p \times (1-p) \times p=p^2(1-p)^2\)
- \(\mathbb{P}(\overline{S}SS\overline{S})=(1-p)\times p \times p \times (1-p)=p^2(1-p)^2\)
On note \(X\) la variable aléatoire qui compte le nombre de succès à l’issue de ce schéma. On a donc
\[ \mathbb{P}(X=2) = 6 p^2(1-p)^2\]
En modifiant cette écriture, on a en réalité
\[ \mathbb{P}(X=2) = \dbinom{4}{2} p^2(1-p)^{4-2}\]
Soit \(n\) un entier naturel, \(p\) un réel compris entre 0 et 1 et \(X\) une variable aléatoire qui suit une loi binomiale \(\mathcal{B}(n,p)\).
Pour tout entier naturel \(k\) inférieur ou égal à \(n\), \(\mathbb{P}(X=k)=\dbinom{n}{k}p^k(1-p)^{n-k}\).
On considère un schéma de Bernoulli de paramètre \(p\) à \(n\) épreuves.
L’ensemble des issues aboutissant à \(k\) succès correspond à l’ensemble des chemins aboutissant à \(k\) succès : il y en a \(\dbinom{n}{k}\).
Or, chacune de ces issues a pour probabilité \(p^k(1-p)^{n-k}\) : chacun des \(k\) succès a une probabilité de \(p\) et chacun des \(n-k\) échecs a une probabilité \(1-p\).
Ainsi, \(\mathbb{P}(X=k)=\dbinom{n}{k}p^k(1-p)^{n-k}\).
Exemple : On lance 3 fois un dé équilibré à 6 faces, numérotées de 1 à 6.
Quelle est la probabilité d’obtenir exactement 2 fois le nombre 4 ?
On note \(X\) la variable aléatoire qui compte le nombre de 4 obtenus. \(X\) suit une loi binomiale de paramètres \(n=3\) (le nombre de lancers) et \(p=\dfrac{1}{6}\) (la probabilité de succès, obtenir 4, en un lancer). On cherche donc la probabilité de l’événement \(X=2\), c’est-à-dire « obtenir exactement 2 succès ».
\[ \mathbb{P}(X=2)=\dbinom{n}{2} \times p^2 \times (1-p)^{n-2}=\dbinom{3}{2} \times \left(\dfrac{1}{6}\right)^2 \times \left(\dfrac{5}{6}\right)^1=3\times \dfrac{1}{36}\times \dfrac{5}{6}=\dfrac{5}{75}\]
Quelle est la probabilité d’obtenir au moins une fois le nombre 6 ? On note \(Y\) la variable aléatoire qui compte le nombre de 6 obtenus. \(Y\) suit une loi binomiale de paramètres \(n=3\) (le nombre de lancers) et \(p=\dfrac{1}{6}\) (la probabilité de succès, obtenir 6, en un lancer). On cherche donc la probabilité de l’événement \(Y\geqslant 1\), c’est-à-dire « obtenir au moins 1 succès ». Il y a plusieurs manières de procéder
- Décomposer l’événement \(Y \geqslant 1\) en donnant tous les cas possibles : \(Y=1\), \(Y=2\) ou \(Y=3\)
- Passer par le complémentaire : \(\mathbb{P}(Y \geqslant 1) = 1 – \mathbb{P}(Y < 1)\). Or, la seule valeur pour laquelle \(Y<1\) est \(Y=0\). Ainsi, \(\mathbb{P}(Y \geqslant 1)=1- \mathbb{P}(Y=0)\). Or, \(\mathbb{P}(Y=0)=\dbinom{3}{0} \times \left(\dfrac{1}{6}\right)^0 \times \left(\dfrac{5}{6}\right)^3=\dfrac{125}{216}\). Finalement, \(\mathbb{P}(Y\geqslant 1)=1-\dfrac{125}{216}=\dfrac{91}{216}\).
Cliquer ici pour s’entraîner : Calcul d’une probabilité avec une loi binomiale
Exemple : Un élève répond au hasard et de manière indépendante à un QCM de 20 questions. Chaque question laisse le choix entre 4 propositions dont une seule est correcte.
On note \(X\) le nombre de bonnes réponses de l’élève. \(X\) désigne donc le nombre de succès (bonnes réponses) d’un schéma de Bernoulli à 20 épreuves, chaque épreuve ayant une probabilité de succès de \(\dfrac{1}{4}\). \(X\) suit donc une loi binomiale \(\mathcal{B}\left(20,\dfrac{1}{4}\right)\).
Ainsi, \(E[X]=20 \times \dfrac{1}{4}=5\). L’élève peut espérer avoir 5 bonnes réponses.